1. |
Ouverture
01:29
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Y’a un paradis
Pour moé aussi
Y’a un paradis
Je le sais, le héron me l’a dit
Y’a un paradis
Pour toé, pis toé, pis toé aussi
Y’a un paradis
Pour tous les gentils
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2. |
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Quand tu sens la soupe chaude
Les cafards autour qui rôdent
Un vent chaud et humide de robine
Le son des chouclaques, des vieilles bottines
Rien ne sert de courir, gars
Quand tu entends son rire gras
Sa voix d’outre-tombe de vieux botch
Si terrible que sur place elle te scotche
‘Est sortie de sa tombe
La vengeance au cœur, a resoud dans notre monde
Son parfum de mort provoque la panique
C’est la ballade de Monique Bubonique
« J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul! »
A’ craché dans’ face du Héron pis
‘Est revenue pour chercher ceux qui
Ont refusé de coucher avec elle
Prétextant son allure de vieille poubelle
A te cuisine une de ces baboches
Assez forte pour pus que t’a trouves moche
Elle t’attire dans son harem de damnés
T’es condamné auprès d’elle pour l’éternité
Monique a une idée fixe
Que ses esclaves la suivent au-delà du Styx
Elle se voit en maitresse tyrannique
C’est la ballade de Monique Bubonique
« J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul!
J’ai le feu au cul! »
De ces unions naitront trois fils
Dont l’un prophète de l’apocalypse
Le bon, la brute et le tarla
Elle arrive, le narrateur s’en va
« T’es le premier s’a liste, Joël
Grâce à toé, ti-gars, je serai pus pucelle
Vas-y, jazze-moé un solo de piéno
Tes doigts de fée me donnent un pianorgasme! »
Quelle histoire saugrenue
Monique, ‘est revenue
Fuyant les urubus
Pour se faire manger l’cul
« Mange-moé le cul!
Mange-moé le cul!
Mange-moé le cul!
Mange-moé le cul! »
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3. |
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Rough fut la destinée de ses fils
Des triplés jadis nés dins abysses
Pis garnottés sur Terre à quatre pattes
Par des Vautours bureaucrates
La Cigogne est allée aux enfers
Dérober les poupons à leur mère
Pour les livrer dans notre univers
Ainsi poppèrent les trois frères
Raymond au cœur de charbon
Pourchassé par ses démons
Edmond qui prêche aux Poissons
Parce c’est l’élu du Héron
Leur rivalité ne connait pas d’égal
C’t’une tragédie familiale
Ah oui pis y’a Kevin
Kevin!
Pas mal smatte, ce Kevin
J’ai rien à dire sur Kevin
C’t’une tragédie familiale
Entre Edmond pis Raymond!
Ah oui pis, euh, pis Kevin...
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4. |
Edmond I : L'Épiphanie
03:36
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Edmond bougeait et tournait sur lui-même
Dormait dur en baptême
Dormait dur en baptême
Il se réveilla en sueur, trouvant sur son nez
Un Héron haut perché
Un Héron haut perché
« Que regardes-tu? » demanda Edmond
« Les bancs de morues, » lui dit le Héron
Lui dit le Héron
Flétans et saumons, merlans
Espadons, les harengs, les thons
Et tous les Poissons
Les truites, les brochets, les huitres
Les crapets, les carpes et les raies
D’eau douce, d’eau salée
Daurades et ménés
Toutes classes confondues
Dans l’atlas des menus
Aucun d’eux ne surclasse la morue
« On casse la croute? » s’enquit Edmond
« Tu t’arc-boutes? dit le Héron
Peux-tu pencher ton corps entier
Dans ce Jourdain chaque matin
Et en cueillir d’un coup de bec
Les fruits juteux et frétillants?
Si tu le peux, un homme heureux
Tu deviendras dans ce Jourdain
Car tous les hommes sont des Poissons
Que l’on renomme haine et raison
Car tous les hommes sont les Poissons
Que ta conscience oublie »
« Si c’est vrai que suis-je donc?
Qui es-tu, le Héron
Pour être sur ce gazon
À parler des Poissons?
Qui sommes-nous, déités?
Que sommes-nous, éthérés
Pour être à contempler l’entière humanité? »
« Tu n’es pas un surhomme
Je n’ai rien d’un surêtre
Ne suis pas un surhéron
Je te parle de Poissons
Ce Jourdain est mon arbre
Ces Poissons sont mes fruits
Et je reste de marbre
Quand un humain me dit :
“Ce sont de vraies vies d’hommes
Que tu engouffres sans peine”
Je les délivre du mal
De la misère humaine
Ce Jourdain est mon arbre
Ces Poissons sont mes fruits
Ce n’est peut-être qu’une fable
Mais c’est ma vie
Car tous les hommes sont des Poissons
Que l’on renomme haine et raison
Car tous les hommes sont les Poissons
Que ta conscience oublie »
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5. |
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Y’en aura pas de facile
Pour un vieux cheminot comme moi
Je les vois qui me guettent
À chaque ville
Entre le Nevada pis Savannah
Ostie que j’ai peur
Sous cette écorchante chaleur
Leur menace refroidit mes sueurs
Je décâlisse à toute vapeur
Ostie que j’ai peur
En 40 ans de service
Je me suis souvent trompé d’aiguillage
Pour chacun de mes vices
Y’a un supplice
Pour chaque désert, un mirage
Ostie que j’ai peur
Leurs silhouettes sur la colline
Prêtes à me prendre en souricière
Exténué sur ma draisine
Ostie que j’ai peur
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6. |
Kevin I : Le Sans-génie
04:05
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« Lourd de tes années de pantoufles
Deux boulets de phentex qui t’étouffent
C’est pas digne d’un homme de ta trempe
Par chance t’as frotté ma lampe
Faque dis-moé qu’est-ce qui ferait ton bonheur? »
« Pouvoir infini de téléportation
Peu importe la destination
Sur Terre comme ailleurs
Et fuir mes malheurs »
« Mais dis-moé qu’est-ce qui ferait ton bonheur? »
« Qu’on me couvre de diamants
Pour être une étoile dans le firmament
Guider vos pas tel une star
Sur le Hollywood Boulevard
C’est ça qui ferait mon bonheur! »
« T’as rien que droit à un vœu, faque mets-y le paquet
Sache que je peux exaucer tous tes makémakés
Chu pas un génie de pacotille, un vulgaire laquais
Gâte-toé, je peux exaucer tous tes makémakés! »
« Qu’un éclair me frappe d’une vision prophétique
D’une illumination chaotique
Et sème en moi une idée féconde
Pour dominer le monde »
« Mais dis-moi qu’est-ce qui ferait ton bonheur? »
« Me faire faire un trône en or su’l top du Mauna Kea
Pis faire des esprits de gros kaméhaméhas
Ranimer des légions de charognes
Pour qu’y’exécutent mes plus basses besognes
Poser les jalons de mon règne éternel
Un élevage de clones pour greffer ma cervelle
Des apôtres à mes pieds au ras ma pile de cash
Pis que tous les autres en arrachent
C’est ça qui ferait mon bonheur! »
« C’est ben d’adon que tu sortes de ta zone de confort
Mais tsé, c’pas une raison pour me faire un Jafar
Chu pas sorti de ma lampe pour aider un détraqué
Moi j’exauce juste des petits makémakés »
« Bon, j’admets que mes souhaits sont un peu wack
Si c’est comme ça, m’as te prendre un trio big mac
Un trio big mac! »
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7. |
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Là où le moustique est roi
Dans mon tombeau étroit
De tôle et de rouille
Qui dérive dans ce marais où coassent les grenouilles
Le soleil se couche
Les libellules pis les mouches
Sont attirées par papa
Qui pourrit tranquillement depuis son trépas
T’arrives un peu tard
À dos d’alligator
Pour cerner ma vieille chaloupe
Sur un air envoutant improvisé par ta troupe
Plus on est de fous plus on rit
Avec le Baron Samedi
Qui est aussi pas pire maestro
Y dirige mon cortège avec ses jazzmen spectraux
Le joueur de clarinette
Le xylophoniste squelette
Pis le fantôme au sousaphone
Entament un requiem, y’a papa qui fredonne
Les saules pleurent, incrédules
Pendant qu’on trace nos ridules
Entre nénufars et cailloux
Qu’on arpente, tonitruants, les méandres du bayou
Papa tu vas être fier
On t’amène à l’estuaire
M’as te pousser par-dessus bord
Essuyer mes larmes, poignarder le Baron pis rire de la mort
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8. |
Edmond II : La Garnotte
03:30
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Live dehors
Y’a un ostie de beau gros météore
Dans ta face
Crisse de bonheur qui joue aux agaces!
Dans tes yeux
Je vois la garnotte qui traverse le ciel
C’t’une ostie de bonne nouvelle
Toute ma vie
J’tais un bibelot d’un guerrier sans guerre
Une fourmi
Qui ferait tout pour redevenir larvaire
Mais aujourd’hui
Nos avenirs sont également précaires
Y’a une grosse garnotte qui les éclaire
Fini le smack, astheure je chaserai des anges
Pus d’arnaques pour te buster du change
Quin vas-y, tu peux prendre ma calotte
Moi chu prêt à recevoir la garnotte
Live dehors
Y’a un ostie de beau gros météore
Dans sa mire
Y’a un quêteux qui peut pas s’empêcher de sourire
Ta bombe, a pètera pas ma garnotte!
Ta bombe, a pètera pas ma garnotte!
Oh non ta bombe, a pètera pas ma garnotte!
Oh ta bombe, a pètera pas ma garnotte!
Ta bombe!
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9. |
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Comme ça tout le monde avait un billet?
Moé, le cave, j’ai faite le piquet
L’enfer, le ciel, c’est tellement cliché
Ben moé faut croire que j’tais pas fiché
Dans ma Passat ‘90 pas d’air clim
Des stops américains, mon unique crime
Faque en récompense de ma vie lame
Y m’ont laissé sombrer tout seul dins limbes
Si tous les hommes sont des Poissons
Je crée ben que chu rien que du plancton
Vous m’avez oublié, câline!
Comme Macauley Culkin
Chu sûr que quelque part au paradis
Y’a quelqu’un qui se dit : « Kevin est pas là »
À mi-chemin entre les abysses pis les constellations
Je nage vers une oasis, une hallucination
La gravité est toute fuckée
C’est comme un lendemain de brosse avec trop de saké
Surtout que mes brosses, je les virais en solo
En bobettes devant Super Mario
J’tais pas faite pour faire le tour du globe
Je faisais le tour de la cassette pis je retournais à la job
Je voudrais m’émanciper de l’éther que je respire
Catcher mes parallaxes, mon zénith, mon nadir
Mais la gravité est toute fuckée
Ma réalité s’est disloquée
Si tous les hommes sont des Poissons
Je crée ben que chu rien que du plancton
Vous m’avez oublié, câline!
Comme Macauley Culkin
Dans l’espace intersidéral
Je suis mon propre général
Maman, j’ai peut-être raté l’avion
Mais icitte chu l’alpha de mon bataillon
Si tous les hommes sont des Poissons
Je crée ben que chu rien que du plancton
Vous m’avez oublié, câline!
Comme Macauley Culkin
Je m’en câlisse si au paradis
Y’a personne qui se dit : « Kevin est pas là »
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10. |
Edmond III : L’Ascension
03:33
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Mon ballon monoplace
Survole une mer de glace
Loin au-dessus de l’Islande
Loin au-dessus des nuages
Mon hublot me dévoile
Les foufounes des vestales
Un univers génial
Y’a un vieux Héron qui me demande :
« Comment ça va en bas des Andes?
C’est-tu vrai que la tension grimpe
Dans votre monde en bas de l’Olympe? »
« Assez pour que les agences de voyage
Fassent des deals s’es nuages
Loin des aboiements, loin des embouteillages
Loin des bombardements, loin des torpillages
Le Héron me sert une bière qu’on va boire sur son nuage
Loin des villes, loin des ossements de clients de pharmacie
Loin des sinistres dédales kafkaïens de mon esprit
Le Héron pogne un mot compte triple pis y sourit
Y me regarde, y dit : « La vie
Se compte en secondes
Que le monde a perdu le gout de voir défiler
Quand le Baron, le bourreau du Héron
Parvient à se faufiler
Pour endeuiller en deux clins d’œil et encore
Entre le primaire pis la mort!
Aie pas peur des Vautours démoniaques
Vivre, c’est censé être orgiaque
Car la vie
Se compte en pulsations cardiaques! »
Ça fait maintenant des siècles que chu penché vers les nuages
Je me suis jamais tanné, j’y voyais ton visage
T’as pogné un coup de vieux, j’ai pogné un bronzage
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11. |
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Grosse journée de sévices
Corporels et service
À la clientèle, cilice barbelé su’l pénis
Y’a le fouette pis la bastonnade
Dans un carcan plein d’échardes
Écorchements, estrapades à s’en rendre malade
À chaque jour, les Vautours
M’arrachent les yeux avec leurs serres
À chaque jour, les Vautours
Font tout pour que je désespère
À chaque jour, si j’ai plein de pus dans le cul
C’est grâce à mes geôliers urubus
À chaque jour je trippe
Je me laisse faire
Pis là j’ai hâte à mon empalement d’à soir
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12. |
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Je m’étais saigné à fond pour aider mon prochain
Mais les effusions n’attirent que les requins
Sale et nauséabond, je me suis retrouvé aux coins
D’artères bondées de thons à quêter pour des riens
J’ai vu les petits risettes d’une troupe de cons
Se faire discrètes entre les tisons
Ma comète fileter les Poissons
J’ai su que j’étais le prophète de feu le Héron
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Ok Joël, fais-nous un petit solo de piéno!
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Y’a dévoré l’entière population
Envoyé aux enfers les salauds comme Raymond
Kevin dans un cul-de-sac parce qu’y’a raté l’avion
Préférait les big macs à la domination
Arêtes dans l’œsophage, y m’a laissé tout seul
Pour lui rendre hommage avec ma grand yeule
Je vous attends, du plus sage au plus veule
Assis sur mon nuage pour jouer au scrabble
Fier de son plumage, ci-git le Héron
Son cœur était volage, son estomac sans fond
Nous laisse en héritage un éden fécond
Un monde à son image : grand et rond
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Ohhhhhh-hahahahahahaha!
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, faute de Poissons
Y’avait pus rien qui mordait à son hameçon
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
Le Grand Héron est mort, vive le Héron!
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